Vos Idées Vertes : des solutions concrètes et locales pour préserver l'environnement
mardi 10 décembre 2019
Fluicity est fière de lancer son site participatif Vos Idées Vertes. Nous sommes convaincus que l’action locale est le meilleur moyen d’agir concrètement pour l’environnement. Fidèle à nos valeurs, nous avons créé un nouvel espace, doté de nouvelles fonctionnalités, pour faciliter la co-construction des idées vertes et valoriser l’intelligence collective.
Pour tout savoir sur cette plateforme de participation citoyenne pas comme les autres, nous avons interrogé Claire, notre Product Marketing Manager (qui a imaginé le projet), et Tom, notre Product Manager (qui lui a donné forme).
1. Comment le projet du site participatif Vos Idées Vertes est-il né chez Fluicity ?
Claire : C'est un mélange de beaucoup d'observations et de convictions. Nous avons remarqué sur la plateforme Fluicity que de plus en plus de citoyens postaient des idées locales sur l'environnement. L'actualité montre aussi que les gens sont prêts à agir pour l’environnement : les marches pour le climat, les appels incitatifs de Greta Thunberg, la Convention citoyenne pour le climat… Beaucoup d'initiatives commencent à naître, mais on ne sait pas toujours par où prendre le problème au jour le jour. Fluicity a toujours eu une approche locale des enjeux démocratiques ; cela nous semblait donc logique de prendre cet ancrage pour aborder l'écologie.
C'est aussi tout simplement un sujet qui nous tient à coeur chez Fluicity, en tant qu’entreprise sociale et solidaire, agréée ESUS, et en tant qu'employé(e)s.
Tom : Le premier prolongement officiel du Grand débat a été l'annonce de la Convention citoyenne sur l'environnement par Emmanuel Macron. Nous sommes sur un usage totalement neuf. Il n'y a pas d'équivalent réellement maitrisé en France (nous restons dans une démocratie représentative qui s’essaie à la démocratie participative). Tout est à construire, mais l'appétence est là. C'est l'occasion idéale de tester, expérimenter, et aller plus loin dans notre vision de l’intelligence collective et de la co-création. Vos Idées Vertes est à la fois un pur produit de notre ADN et une boussole.
2. Quelle est la particularité de ce site participatif par rapport à d’autres outils ou initiatives de consultation citoyenne pour l’environnement ?
Claire : Beaucoup de consultations citoyennes (Convention citoyenne, Grand débat, grandes causes nationales, etc.) se passent au niveau national. Notre volonté est de trouver des idées locales, concrètes et actionnables pour l'environnement. Nous guidons l'utilisateur dans ce sens, durant les 3 mois de la consultation.
Tom : Les initiatives existantes ne permettent pas de mise en oeuvre immédiate. Elles nécessitent forcément un grand projet de loi ou une prise d’action politique pour aboutir. Nous misons de notre côté sur une approche modeste, mais susceptible d'avoir des effets plus directs.
Claire : Le site s'appuie aussi sur l’émergence des réseaux citoyens et associatifs autour de la protection de l’environnement. Chaque contribution est le résultat d’un travail collectif de co-construction, en plusieurs étapes.
3. Comment conçoit-on une plateforme qui favorise la co-construction ? Comment ça fonctionne concrètement ?
Tom : Nous avons développé plusieurs fonctionnalités qui permettent d'expérimenter un processus inédit. Tout d’abord, le cadre est restreint pour mieux guider l'utilisateur. Nous avons fait le choix éditorial de proposer des thèmes phares sur l’environnement, qui se prêtent particulièrement aux solutions locales. Les citoyens choisissent un ou plusieurs des 8 défis à relever : sur l'alimentation, l'éducation, l'énergie, l’économie circulaire, etc.
Chacun peut faire ses propositions, mais ce ne sont pas des bouteilles jetées à la mer. Ce “cadre” pousse l'utilisateur à aller plus loin que la simple intuition. Il développe son idée, identifie le problème à résoudre, les bénéfices que cela peut apporter, etc. C'est un moyen de comprendre l'épaisseur des projets écologiques, et la difficulté qu’il peut y avoir à les mettre en place. Après avoir posté son idée développée, l'utilisateur la soumet aux autres citoyens, qui peuvent apporter des arguments complémentaires, émettre des objections ou des réserves, poser des questions, etc. S'il veut que son idée fasse partie des meilleures idées écologiques promues, il va devoir la repenser en prenant en compte ces contributions. C'est ainsi qu'il pourra emporter l'adhésion lors la phase finale : celle du vote, en janvier.
Finalement, c’est un compromis avec soi-même : essayer de comprendre l’autre et l’embarquer dans sa propre réflexion. Dans toute démarche d'intelligence collective, il y a cette émulsion de pensées divergentes et une seconde phase de convergence. C’est ce que nous avons voulu faciliter ici.
Claire : L'utilisateur retrouvera les marqueurs des réseaux sociaux pour commenter et donner une appréciation. Mais on l'incite avant tout à produire un argument, une question ou une objection. Nous voulons aller au delà du "j'aime/ j'aime pas" et de tous ces comportements de troll et de bashing qui nuisent à la co-construction.
5. Comment allez-vous aider les citoyens mettre en place leurs idées pour l'environnement ? Que ferez-vous des propositions collectées ?
Claire : Plusieurs actions sont prévues. Premièrement, nous proposerons à chaque citoyen d'envoyer une Lettre Verte de sa part à son Maire. Autrement dit, de faire parvenir sa proposition – ou celle d'un autre citoyen qu'il aurait trouvée pertinente – par mail ou par courrier, directement à sa commune. Nous devenons son porte-voix en quelque sorte.
Les citoyens déjà actifs sur Fluicity pourront aussi reprendre ces idées vertes, et leur donner une seconde vie dans la plateforme Fluicity en les proposant directement dans l’espace de leur commune.
Nous allons également analyser toute la matière récoltée (propositions, commentaires, votes..) pour distinguer les idées vertes les plus plébiscitées, faire ressortir des centres d'intérêt précis et des tendances d'opinion sur la transition écologique.
Le but est d'en faire un rapport condensé, appelé le Pacte éco-citoyen. On y trouvera une dizaine de propositions locales pour l’environnement, que nous enverrons à plusieurs instances : aux candidats aux élections Municipales 2020 (15 et 22 mars 2020) pour qu'ils se positionnent sur ces sujets, au comité de la Convention citoyenne pour le climat pour inspiration et au ministère de la Transition écologique. Nous voulons diffuser ces idées locales sur l’ensemble du territoire.
6. Il y a beaucoup d'études contradictoires ou de sujets controversés sur l'écologie. Comment éviter de débattre sur des fake news ? Faudra-t-il citer ses sources ?
Tom : Nous invitons effectivement les utilisateurs à citer leur sources, s'ils en ont. Nous avons aussi prévu des interactions qui permettent à un citoyen de demander la source d'une information, sous forme de question ou de réserve à laquelle l'auteur de la proposition est invité à répondre. Si l’auteur en question n'apporte jamais de réponse fiable, il aura peu de chances d'emporter l'adhésion.
Claire : Nous avons aussi effectué un travail de contextualisation et d'inspiration sur le site : publications d’articles thématiques et explicatifs, notamment sur les 8 défis, avec des sources et des statistiques précises.
Le rôle de nos partenaires est également important sur ce point. Nous en avons une vingtaine (média, startups, ONG, collectifs...), tous spécialistes de l’environnement et actifs au niveau local. Ces partenaires partageront leurs articles d'experts sur le site, ils posteront leurs idées vertes, et pourront commenter s’ils repèrent des informations discutables. Parfois les chiffres sont motifs à débat, mais au moins le débat aura lieu !
7. Beaucoup de consultations voient le jour au niveau national : la Convention citoyenne pour l'environnement, plus récemment aussi sur la réforme des retraites... Comment voyez-vous la place de la consultation citoyenne dans le paysage politique de demain ?
Tom : C'est une nécessité et une opportunité. Une nécessité d’abord, face à la rupture de la confiance envers les instances représentatives. Le dernier baromètre Cevifop sur la confiance politique montre que le Maire est le seul élu à garder la confiance des citoyens. D’où notre approche très locale dans la reconstruction du lien entre citoyen et politique.
On constate aussi l'incapacité des réseaux sociaux à porter leur promesse de renouveau et de simplification du lien social grâce au numérique. Les fake news, bashing et autres shit storms servent plus le populisme que la pédagogie ! Il y donc une nécessité de ré-inclure les citoyens dans la compréhension des sujets, dans l'évaluation des impacts des politiques, dans les propositions, etc. Et pas seulement à des fins de communication.
C'est aussi une vraie opportunité ! Si je prends le cas de mon métier de product manager, ces dernières années m’ont permis de mieux comprendre les problématiques et les aspirations des utilisateurs, pour créer des produits plus pertinents. C'est un peu le même état d'esprit ici. On ne peut pas faire des lois en étant coupé de la réalité du terrain. La participation citoyenne est une opportunité de mieux appréhender et intégrer les problématiques des citoyens.
Claire : Beaucoup de personnalités politiques se sont rendu compte de cette opportunité. Je pense que les termes de “participation et de consultation citoyennes” vont fleurir pendant les élections Municipales.
La limite de la consultation citoyenne serait de ne rien faire des résultats ou ne pas les communiquer aux citoyens. Nous travaillons beaucoup sur l’impact des propositions et le dialogue entre citoyens et décideurs : pourquoi certaines idées citoyennes ne peuvent pas être mises en place ou mettent du temps à aboutir, etc. L’autre limite serait de récolter énormément de données sans savoir comment les utiliser pertinemment. Pour éviter cette difficulté, il faut bien cadrer ce sur ce quoi on interroge les citoyens. C’est pour ça que nous avons choisi de proposer des défis sur le site Vos Idées Vertes. L’effet de mode ne suffit pas, la consultation nécessite une vraie réflexion et une vraie préparation.
C’est un principe que nous nous appliquons à nous-mêmes : en tant qu’outil de consultation citoyenne, nous ne voulons pas devenir des gadgets. Nous prenons soin d'accompagner les utilisateurs dans les différentes étapes de la participation.
Tom : Nous nous engageons auprès des citoyens à être une chambre d’écho à leurs propositions écologiques et citoyennes auprès des décideurs. Et inversement, à aider les décideurs à inclure les citoyens dans leurs décisions. C’est sans doute le défi le plus intéressant : réussir à devenir un passeur, et ne pas se concentrer d’un côté ou de l’autre. C’est un positionnement de tiers de confiance, de garant neutre, que nous souhaitons porter au maximum de nos capacités.
8. Quelle est votre idée verte ; celle que vous voulez porter et co-construire sur le site ?
Tom : Je m'intéresse actuellement au menu des cantines scolaires. C’est un sujet plus difficile qu’il n’y paraît. D'aucuns défendent les menus végétariens, pour limiter l'impact de l'élevage intensif, mais l’école est parfois le seul endroit où certains enfants ont l’opportunité de manger de la viande… J’ai découvert quelques initiatives intéressantes en France qui se concentrent davantage sur l’aspect local de l’alimentation : produits locaux, cuisinés sur place, éducation au goût, alimentation bio. Je pense que mon idée verte sera de cet ordre.
Claire : J’en ai deux en tête. La première est sur ce qu’on appelle l’intermodalité : le fait d’arriver à multiplier les moyens de transport pour aller d’un point A à un point B. C’est un principe assez développé dans les pays nordiques. Les services locaux facilitent les connexions entre les moyens de transports, comme la location de vélos électriques à la sortie des gares, par exemple.
Ma deuxième idée verte se concentre sur l'éducation et la sensibilisation. L’évolution des mentalités passe de plus en plus par l’influence des enfants sur leurs parents ! C’est un superbe renversement des rapports intergénérationnels. A voir comment nous pouvons mettre en place un programme éducatif suffisamment fort pour que les enfants aient l’envie et les moyens de coacher leurs parents. Ce sont eux les véritables ambassadeurs de la transition écologique.
Et vous, quelle sera votre idée verte ?