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L’innovation démocratique en Afrique doit passer par les territoires

  • mardi 19 octobre 2021

  • Engager les citoyens dans la vie démocratique, offrir des moyens de participation moderne, renforcer la confiance en politique et donner la voix aux territoires, ce sont les enjeux que nous avons évoqué lors du Salon Innopolis avec Najat Zarrouk, une femme inspirante aux multiples casquettes, engagée pour l’unité Africaine.

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    Interview avec Najat Zarrouk

    Directrice de l’Académie Africaines des collectivités territoriales en Afrique, Membre du Comité des experts de l’administration publique de l’ONU et Présidente de l’Association internationale des Ecoles et instituts d'administration.

    Propos recueillis par Julie de Pimodan, Co-fondatrice de Fluicity & Co-Fondatrice de ACTE

    Quelle est la vision de l’académie africaine des collectivités territoriales (UCLGA)?

    C’est de maintenir l’unité africaine, et de construire le développement durable à partir des territoires, des communautés et des populations. Cet objectif ne peut se faire qu'à travers des entités que sont les collectivités territoriales, représentées par les citoyens, les communautés, les populations et les territoires membres.

    Comment se structure l’organisation de l’UCLGA?

    On est un réseau de cinquante-quatre associations de collectivités locales, qui couvrent les cinq régions africaines. Nous sommes financés par les cotisations de nos membres, par le soutien du Maroc qui nous a offert un accord de siège, et par l’aide financière de la Commission Européenne.

    Pouvez vous résumer vos missions?

    Notre principale mission c’est faire du plaidoyer pour l’ancrage de la décentralisation parce que c’est à travers la décentralisation que l’on peut donner la voix au populations, aux citoyens et aux territoires. C’est vraiment un point très important dans notre activité. Convaincre, mobiliser des ressources, convaincre le gouvernement de transférer des pouvoirs, des attributions et des responsabilités aux entités territoriales. La deuxième mission c’est la formation : renforcement des capacités d’information, d'apprentissage, et d’apprentissage par les pairs. C’est ce que fait l’Académie africaine des collectivités territoriales. Troisième mission, c’est l’assistance technique : partage de connaissances, des études de cas et mobilisation des ressources académiques en ligne et hors ligne.

    Comment travaillez-vous à la modernisation de l’engagement citoyen en Afrique?

    Former sur l’engagement citoyen est l’une de nos missions prioritaires à l’UCLGA. Notre rôle c’est d'aller chercher l’expertise pour monter des programmes de formation, de sensibilisation sur l’engagement citoyen. La confiance dans les élus locaux est fondamentale pour maintenir l’unité africaine. Nous sommes en ce moment en train de digitaliser un parcours de formation autour de l’engagement citoyen et du budget participatif. En parallèle, j’ai créé un réseau de 45 femmes élues locales d'Afrique présentes dans les 5 régions africaines. Enfin, j'ai été récemment élue à la présidence de l’Association internationale des Ecoles et instituts d'administration qui élabore avec avec les États membres des solutions d'administration publique aux défis politiques actuels.

    Le continent africain est-il prêt à transformer ses pratiques démocratiques?

    Le sujet de l’innovation démocratique est en plein essor en Afrique, avec le Maroc d’abord qui a instauré les systèmes de pétitions citoyenne; le dernier exemple en date était une pétition signée par 15 000 personnes pour développer l’usage de la langue anglaise dans le pays. Au niveau des budgets participatifs, il y a plus de six cents collectivités locales en Afrique qui sont en cours de déploiement avec d'excellents résultats. Avant la pandémie tout cela se faisait en physique mais de plus en plus il y a de la place pour des processus digitaux. Nous y travaillons avec Bachir Kanouté et Patrick Enri Chabal, deux ténors de la démocratie participative en Afrique. Notre objectif : permettre à tout le personnel administratif de comprendre le fonctionnement d’un budget participatif pour le mettre en œuvre au sein des territoires.