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Xavier Roseren : passer devant les électeurs tous les cinq ans, cela n'est pas suffisant

  • lundi 27 février 2023

  • Xavier Roseren, Député de la Haute-Savoie a choisi la plateforme de participation citoyenne Fluicity pour consulter les habitants de sa circonscription a travaux à l'Assemblée. Il nous raconte en quoi consiste le Conseil Citoyen et ce qu'il en attend.

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    Pourquoi avoir choisi Fluicity pour appuyer votre travail parlementaire ?

    J’exerce en ce moment mon deuxième mandat. Sur le deuxième mandat, on sait qu'on doit faire plus de démocratie participative, sans que ce soit un mot bateau donc voulait vraiment du super concret. C'était un engagement de campagne, parce que l’on sait très bien que passer devant les électeurs tous les cinq ans - même si c'est très démocratique et qu'on est attaché à la démocratie - on pense que cela n'est pas suffisant et il faut avoir un lien assez fort avec le territoire. 

    Naturellement j’ai déjà un lien fort avec les élus. J'ai trente-deux communes sur ma circonscription et je les rencontre souvent. Je suis ancien maire de la commune des Houches, donc la relation avec les élus pour moi était évidente.

    Après, on a les réseaux sociaux. Le problème des réseaux sociaux est que c’est souvent exacerbé. C'est surtout pas représentatif de la majorité des gens et nous, ce qu'on voulait c’était avoir quelque chose qui soit équilibré, sur lequel on puisse débattre. Même si les réseaux sociaux sont très pratiques pour faire passer de l'information, cela n’est pas aujourd'hui l'outil exceptionnel pour faire de la démocratie participative.

    Donc c'est pour ça qu'on cherchait un produit. Le produit Fluicity nous a séduit à la fois parce que là vous avez des équipes sympa et que le produit au niveau technique qui nous paraissait bien. Il est adapté au budget d’un député. 

    Cette plateforme fonctionne-t-elle aussi bien à l’échelle d’une commune ou à l’échelle d’une circonscription ?

    A l’échelle nationale c’est plus compliqué à mettre en œuvre, mais à l’échelle d’une commune c’est vraiment pertinent. 

    Je ne comprends pas qu’il y ait encore une commune qui ne dispose pas de cet outil la pour l’ensemble de ses projets

    Mais en réalité cela prend du temps, cela n’est pas obligatoire on peut prendre des coups gratuitement donc il ne faut pas avoir peur du dialogue et je pense que le frein numéro un - pour les communes en tous cas - c’est que certaines n’ont pas confiance et ne veulent pas forcément discuter avec les gens. Quand elles le font, elles font vraiment le strict minimum pour que ce soit le plus aseptisé possible. Dans ma circonscription, nous n’avons pas peur du dialogue, et souvent on ne tombe pas d'accord, mais c’est comme cela qu’on avance.

    Comment allez vous utiliser la plateforme au niveau de la circonscription?

    On voulait quelque chose qui soit représentatif de la circonscription, prendre des gens qui soient des gens modérés et pas que des extrêmes pour ou contre. Et donc c'est pour ça qu'on a mis cette plateforme en place. 

    On l'utilise de deux façons : des questions vraiment génériques, ouvertes à tout le monde et un conseil citoyen à travers lequel nous allons faire directement participer au travail parlementaire. On était parti sur une volonté d'avoir entre cinquante et cent personnes inscrite dans ce conseil citoyen et aujourd'hui on a un peu plus de deux cents inscrits sur cette plate-forme. 

    La prochaine étape est maintenant de faire vivre ce Conseil citoyen avec des temps qui seront réservés à la plateforme et des rencontres physiques pour compléter. 

    En quoi consiste exactement ce Conseil Citoyen?

    L'idée, c'est vraiment qu'on anticipe ce qui va passer à l'Assemblée nationale et qu’on fasse grandir le débat en apportant à chaque fois des experts sur le sujet. Et puis pourquoi pas aller jusqu'au vote sur certaines propositions pour orienter mon vote à l’Assemblée. Même si mon vote reste à la fin un vote personnel, je vais vraiment tenir compte du Conseil Citoyen et si je n’en tiens pas compte, j'expliquerai pourquoi.

    On a un volet plutôt local et un volet plutôt national. Au niveau national on va faire travailler les participants sur des projets de loi, des écritures d’amendement, des interventions en commission par exemple lors de questions au gouvernement. Au niveau local on peut avoir des questions mais plutôt écrites et ensuite des interpellations d’instance locales, sur des questions de qualité de l’air par exemple ou des hôpitaux.

    Comment avez-vous mis cette plateforme en avant auprès des citoyens de votre circonscription?

    Nous avons déployé différents outils de communication : du bouche à oreille, une mini-campagne d’inscription sur les réseaux sociaux qui a très bien marché, une réunion de lancement, une plaquette dédiée, envoyée dans 57 000 boîtes, qui a été notre outil de base de lancement de du conseil citoyen. La presse a également permis de soutenir notre démarche car ce type de démarche mais avec une vraie mise en place et un dispositif qui fonctionne c’est vraiment innovant.

    Quand on regarde les statistiques sur notre plateforme, on voit très bien qu'il y a des pics de visite et d’inscription très forts à partir du moment où il y a une communication dans la presse ou une distribution de boîtes aux lettres. Nous visions entre 50 et 100 inscrits au conseil citoyen et là on a vraiment dépassé les objectifs, donc nous sommes très contents du résultat et il nous semble indispensable d’avoir cette approche.

    Quels seraient vos conseils aux élus pour la mise en place d’une plateforme de démocratie participative en ligne?

    Soit il faut le faire à fond, soit il ne faut pas le faire du tout. Parce que quand on fait un tout petit peu, si par exemple on fait une réunion publique une fois par an, les gens vont venir à cette réunion publique avec beaucoup de mécontentement, cela va faire cesser les réunions publiques ou cela ne se passe pas bien etc. De la même manière, sur les réseaux sociaux, il y a tellement de mécontents qui viennent pour tout casser avec des commentaires, cela devient difficile à gérer.

    quand on a une continuité vraiment sur toute l'année et qu'on donne vraiment la possibilité aux gens de parler, de discuter, d’échanger à travers un outil dédié, on passe d'un côté vraiment très négatif à un côté positif on peut construire ensemble des choses.

    Poure aller plus loin sur les expériences d'acteurs publics dans la consultation citoyenne en ligne RDV sur ce lien.