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Être citoyen, au quotidien

  • Thursday, July 19, 2018

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    Fluicity vient tout juste de fêter ses trois ans. Chez une start-up, trois ans c’est quasiment l’âge de raison et pour célébrer cette étape, on a souhaité partager à nouveau notre vision. Celle des nouvelles formes de participation, celle de l’avenir de la gouvernance.

    Tout a commencé en 2015

    Au moment de fonder Fluicity nous avions l’envie de proposer une réponse au problème de la crise de la démocratie. On voyait bien qu’il existait un fossé entre décideurs et citoyens, que ce problème devenait un peu plus grave chaque année et que c’était le cas dans de très nombreux pays. On avait aussi l’intuition que la technologie pouvait jouer un rôle clé dans cette conjoncture.

    Mais avant d’imaginer une solution, on a voulu identifier le besoin précis auquel on allait répondre. D’ou venait cette “crise démocratique” ? Etait-elle avant tout due à l’opacité de nos dirigeants ? Le problème venait-il d’abord du désintérêt croissant de l’individu face aux décidions publiques ? Devait-on s’adresser en priorité aux citoyens ou aux décideurs ? Quelle échelle, quelles cibles devions nous viser?

    Notre enquête menée auprès de 2000 citoyens, nous a montré que la principale raison du désengagement citoyen, c’était le sentiment de ne pas avoir d’impact. Quel que soit leur mode de participation (e-mails, vote, manifestations, réunions physiques), les répondants à notre enquête étaient restés sans réponse de la part de leurs élus avec le sentiment de ne pas avoir été écoutés. Ce sentiment était d’autant plus frustrant que l’effort engagé par le citoyen avait été important (rencontre physique ou vote).

    D’ou venait cette “crise démocratique” ? Etait-elle avant tout due à l’opacité de nos dirigeants ? Le problème venait-il d’abord du désintérêt croissant de l’individu face aux décidions publiques ? Devait-on s’adresser en priorité aux citoyens ou aux décideurs ?

    C’est à partir de ce constat que nous avons défini notre mission : permettre à chaque citoyen d’avoir un impact sur les décisions collectives en s’engageant. L’enjeu étant de rendre chaque participation à la fois simple et utile, pour faire de cette participation une habitude et peser d’avantage sur les décisions.

    Pourquoi Fluicity ?

    La prochaine étape de notre raisonnement a été de se poser la question suivante : pourquoi ce problème n’avait-il pas déjà été réglé ? Cette défiance entre élus et citoyens existe depuis longtemps et les moyens technologiques pour assurer une communication plus simple et plus efficace entre les deux sont stables, c’était le cas bien avant que l’on décide de réfléchir à la question.

    Nous avons identifié un dénominateur commun entre tous ces acteurs : le parti-pris. Ces plateformes avaient clairement fait le choix de répondre à l’un des besoins ; soit celui des citoyens, soit celui des décideurs.

    Nous nous sommes rendu compte qu’il existait une multitude de plateformes cherchant à répondre à ce problème. Des plateformes de budget participatif conçues sur-mesure par des grandes villes, des élus super-actifs sur les réseaux sociaux, des applis de signalement pour les villes de petites tailles ou encore des plateformes internationales de pétitions citoyennes pour faire pression sur les décideurs.

    En analysant ces différentes offres, nous avons identifié un dénominateur commun entre tous ces acteurs : le parti-pris. Ces plateformes avaient clairement fait le choix de répondre à l’un des besoins ; soit celui des citoyens, soit celui des décideurs. Il y avait d’une part des plateformes robustes mais pensées pour et par les besoins de l’administration, engageant de ce fait une faible participation citoyenne. D’autre part, des outils conçus pour donner du “pouvoir” aux citoyens, mais ne prenant pas en compte les craintes, les besoins et les attentes des décideurs. D’une manière ou d’une autre, les plateformes de participation existantes reproduisaient fidèlement la réalité, mais dans un monde virtuel : défiance, opacité, incapacité à dialoguer entre citoyens et décideurs.

    L’innovation que nous avons souhaité apporter par rapport à nos concurrents, était donc ce rôle de tiers de confiance. Une technologie civique qui répond aux besoins de transparence et de neutralité des citoyens, mais également aux besoins d‘analyse et d’efficacité des décideurs.

    Cette décision stratégique fut parfois contestée par certaines collectivités qui, soucieuses de vouloir contrôler les débats, cherchaient des prestataires capables de répondre à leur cahier des charges. Encouragés par notre notre premier client Sébastien Lecornu, Secrétaire d’Etat à la transition Ecologique alors jeune Maire de Vernon et bien conscient des évolutions d’usage dans le numérique— nous avons résisté à la tentation de travailler en marque blanche pour préférer faire le choix d’une plateforme “neutre” et mise à jour en continu.

    Cette décision stratégique fut parfois contestée par certaines collectivités qui, soucieuses de vouloir contrôler les débats, cherchaient des prestataires capables de répondre à leur cahier des charges.

    Aujourd’hui, notre rôle de tiers de confiance répond à un double besoin: d’une part une grande majorité des citoyens entretiennent une certaine méfiance vis-à-vis des outils institutionnels, d’autre part les décideurs et représentants veulent garantir la transparence de leurs démarches démocratiques, afin d’asseoir leur légitimité.

    Déploiement par étapes

    En mars 2016, nous avons donc décidé de mettre en ligne une version beta de Fluicity. Notre principale fonctionnalité était de faciliter le dialogue entre les élus et leurs administrés via des messages privés. Le modèle : un accès gratuit pour les citoyens et payant pour les décideurs qui peuvent, via un tableau de bord, piloter l’activité et analyser les données de participation.

    Nous avons commencé à l’échelle locale, car la citoyenneté commence en bas de chez soi et que c’est à l’échelle de sa ville, sur des choses très concrètes de la vie de tous les jours, que l’on peut redonner au citoyen le goût de la participation. Notre cible première était donc le Maire, personnalité politique en laquelle les citoyens ont le plus confiance, plus pragmatique et organiquement plus réactif qu’un représentant national ou européen.

    Sur cette version beta finalisée cette même année, nous avons équipé nos deux premières collectivités (Vernon et Paris Neuf) qui nous ont permis de valider certaines de nos hypothèses :

    • une nouvelle génération de décideurs est prête à impliquer les citoyens dans une partie grandissante des décisions publiques
    • les citoyens participent d’avantage sur une plateforme neutre et tiers de confiance que sur une plateforme institutionelle
    • le dialogue numérique permet une plus grande efficacité à l’équipe municipale

    Fort de résultats encourageants sur ces 2 premiers clients, nous passons à la vitesse supérieure. Début 2017, la société récolte 1 million d’euros au travers d’une augmentation de capital, un prêt bancaire et une aide de la BPI en tant que lauréat du Concours d’Innovation Numérique. La plateforme est déployée dans plusieurs dizaines de collectivités et en 3 langues. Nous recrutons une équipe technique qui nous permet de renforcer la rétention des utilisateurs et d’améliorer les outils d’analyse côté client.

    Nous savons que les thématiques les plus populaires sont la sécurité et l’aménagement du territoire et que certains idées citoyennes très similaires voient le jour dans différentes villes

    Dans nos villes les plus performantes jusqu’à 10% de la population utilise la plateforme pour participer à la vie de la cité. 85% des utilisateurs sont satisfaits de la plateforme et jusqu’à 30% des idées citoyennes sont concrétisées. Aujourd’hui, 95% de nos clients (majoritairement des collectivités) ont renouvelé leur abonnement.

    A la fin de l’année 2017, notre rôle de tiers de confiance était validé. Au delà de répondre aux besoins de nos clients et de nos utilisateurs, ce positionnement nous permettait une plus grande vélocité technologique et une capacité à dégager des tendances citoyennes transverses à l’ensemble du réseau. Par exemple, nous savons que les thématiques les plus populaires sont la sécurité et l’aménagement du territoire et que certaines idées citoyennes très similaires voient le jour dans différentes villes. Grâce aux retours de plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs, nous avons évolué d’une plateforme très basique vers de nombreuses fonctionnalités offrant à nos clients et aux citoyens une palette très large d’outils de démocratie numérique, allant de l’enquête au budget participatif, en passant par la vérification des comptes.

    L’évolution du concept de citoyenneté

    Cette année, nous faisons évoluer la plateforme guidés par un double constat.

    • La participation citoyenne ne se concentre pas sur une zone unique ; en tant que citoyen moderne, je participe simultanément à différents niveaux allant de l’échelle locale à l’échelle Européenne.
    • Cette participation va au delà du seul engagement politique et existe à d’autres niveaux : dans la vie personnelle, associative et professionnelle.

    Le premier constat — celui d’une plus grande liberté géographique — a remis en question le cloisonnement des territoires. Notre modèle jusqu’à présent était de réunir plusieurs espaces de participation sous une même plateforme. Auparavant, chaque espace de participation était imperméable aux autres. Ainsi, il était impossible pour un citoyen de s’inscrire simultanément sur l’espace de Paris et Bruxelles. Ce modèle avait ses limites, car comme de nombreux citoyens vivent, travaillent et circulent dans des territoires distincts, ce qui ne les empêchent pas d’être impliqués dans ces différents territoires. Pour refléter cette dimension, nous avons développé une version de l’application qui permet aux citoyens d’accéder aux contenus transverses, dépassant le cadre de leur commune. Ils peuvent valoriser leurs idées et voter pour celles des autres au niveau de leur ville, de leur région, de leur circonscription et bientôt de l’Europe.

    En septembre, ces informations seront disponibles via une navigation géolocalisée. Depuis une carte accessible à tous, les citoyens pourront — dès leur arrivée sur l’application — vérifier si les organismes publics sont connectés ou non sur Fluicity et les inviter directement à rejoindre le réseau pour répondre et réagir aux contenus citoyens qui les concernent.

    Carte des organismes publics enregistrés

    Au lieu de limiter la participation citoyenne a des sites institutionnels sur-mesure, Fluicity décloisonne les réseaux et permet ainsi à tout citoyen de contribuer à l’amélioration de l’espace public.

    Le second enjeu — celui de la diversification des formes de participation citoyenne — nous est apparu relativement tôt. Dès 2017, nous étions sollicités par de nombreux acteurs : de grands constructeurs immobiliers désireux de faire remonter des retours des habitants concernés par leurs travaux, des syndicats professionnels voulant consulter leurs membres sur des décisions de gouvernance, des DRH à la recherche d’outils pour consulter les employés sur les grandes décisions stratégiques ou encore des administrations centrales et des universités. Encouragés par la demande, nous avons lancé plusieurs pilotes qui ont permis à de nouveaux clients privés et associatifs de souscrire à nos services dans le cadre de consultations privées ou internes. Aujourd’hui nous sommes fiers d’offrir des outils de gouvernance à des clients prestigieux tels que Bouygues, BNP Paribas Immobilier ou Médecins Sans Frontières.

    Médecin Sans Frontières a fait le choix de la plateforme Fluicity dans le cadre de sa gouvernance participative, stratégie incontournable d’un nombre croissant d’organisations internationales

    Plus qu’un simple outil de dialogue entre élus et citoyens, Fluicity est donc en phase de devenir un catalyseur de participation citoyenne, permettant à une large palette de citoyens et d’organismes publics, associatifs ou privés de se lancer grâce au numérique dans une dynamique vertueuse de participation et de consultation.

    Une habitude est un geste qui est à la fois fréquent et utile. Aujourd’hui les alternatives de participation citoyenne se distinguent soit par une forte fréquence et une utilité faible, soit par une forte utilité mais une fréquence trop faible. Fluicity déplace la participation citoyenne dans la zone des habitudes.

    La participation citoyenne est en perte de vitesse et n’a pourtant jamais été aussi nécessaire : avec les changements rapides de notre société, il est désormais impossible pour les experts et représentants politiques de gouverner seuls. Notre vision est que l’engagement citoyen doit devenir une habitude, un geste du quotidien. Chaque jour, nous nous engageons à moderniser les pratiques démocratiques, grâce à une plateforme simple et génératrice d’impact.